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À propos
Bien qu'ils aient aussi la fonction de vase, d'accueillir en leur creux la fraîcheur de l'eau pour nourrir un bouquet de fleurs de la vie, bien qu'ils aient la forme de pots, ils n'en sont pas ; ce sont des Figuren.
Des sculptures et des corps de trou.
Et des refuges qui signent ce qui ne peut se contenir, ni dans le temps, ni dans l'espace, et qui traverse.
Des corps-tombeaux. Des corps-logement. En place de tout ce qui a été soufflé et du trou éternel. Une sépulture pour un impensable, un impossible.
Et ils font place au trou du monde ; ce qui ne peut se dire, se voir, mais qui est là et se transfigure là en Figuren. Que nous reste-t-il d'autre ? Si ce n'est ce qu'on appelle Amour.
Présentation
Chaque Figuren est monté et modelé à la main avec de l'argile (grès et faïence)
Chacun a été travaillé de manière différente, selon l'histoire qu'il porte en lui. Ils sont donc de tailles, de formes et de traitements plastiques variables. Certains sont des conglomérats de caillots de boue, brûlés, écartelés, craquelés, enduits de poussière d'or, de terres et d'humus, patinés de cire ou de lait, d'autres ont été formés couches après couches après couches par de fines peaux de terre, érodées par les fonds de cale, qui ont pu être violemment attaquées, impactées et trouées. Certains sont des corps de larmes sédimentées, agglomérées, vitrifiées, certains sont des tentations d’œufs, ou encore des moulages brutes de trous. Tous, magnifiés de leur chant, soufflent quelque chose à notre oreille ; approchons-là de leur bouche ouverte à jamais, c'est une invitation.
Nota Bene : je rencontre le mot Figuren en mars 2023 en visionnant « Shoah » (1985) de Claude Lanzmann. Aussitôt, la série Figuren (sculpture-poterie) démarre.
A.N
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